Une recherche au sein des « éducations à »


Dans le champ de l'éducation relative à l'environnement, une grande partie des recherches françaises portent sur la didactique du développement durable et de ses thématiques environnementales, l'alimentation (Orange Ravachol, Kovacs, Orange, 2018), la santé, la biodiversité (Franc, Reynaud et Hasni 2013), la science (Girault et Sauvé 2008), les questions socialement vives (Legardez et Simonneaux 2006 ; Alpes et Barthes 2013).. . Elles s'inscrivent plus globalement dans la réflexion sur ce que l'on peut appeler aujourd'hui les « éducations à » (Barthes, Lange, Tutiaux-Guillon, 2017), interrogeant, comme le remarque Jean-Marc Lange, « des perspectives éducatives particulières qui se différencient des situations éducatives coutumières » (Lange 2011, p.73) : elles portent des enjeux sociétaux à dimensions politique, économique et idéologique, revisitant alors des concepts comme la citoyenneté (et/ou l'écocitoyenneté), l'engagement, les valeurs (Lange 2018).

Elles questionnent aussi leur pluridimensionnalité et leur inscription dans des systèmes de vie qui s'étendent « au-delà de l'humain » (Kohn 2017) : « l'éducation à la biodiversité pourrait se définir de façon pluridimensionnelle en prenant en compte une dimension cognitive (les savoirs scientifiques amenés dans la classe), associés à une dimension affective (la mise en jeu de la relation émotionnelle avec le vivant), en lien avec une dimension comportementale (les comportements élaborés dans le respect du vivant et de sa diversité). Les savoirs se réfèrent aux connaissances à la fois biologiques et écologiques ainsi qu'aux interrelations qui existent entre la biodiversité et les êtres humains. » (Franc, Reynaud et Hasni, op.cit., 18).
Au Canada, les axes de recherche sont aussi étendus, du fait qu'elles partent bien souvent d'une définition de base énoncée par Lucie Sauvé : « l'éducation relative à l'environnement concerne plus spécifiquement l'une des trois sphères d'interactions à la base du développement personnel et social : en étroite relation avec le rapport à soi-même (sphère de la construction de l'identité) et aux autres (sphère de la relation d'altérité humaine), il s'agit du rapport à l'oïkos, cet espace de vie qui associe l'humain à l'autre qu'humain » (Sauvé 2009, p.2).